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Café-Socio : Homme-Femme, quelle égalité?

Cette séance de café-socio était consacrée aux inégalités entre les hommes et les femmes. Cette thématique a été choisie comme un exemple de la tension entre la différence et l’égalité. Alors que les hommes et les femmes sont biologiquement différents, les revendications d’égalité de droits sont communément admises en France.

Dès le départ de la discussion, les différences biologiques (force physique, enfantement) ont été relevées comme facteurs d’inégalités sociales (dans le travail, à l’embauche, dans le monde politique). Inégalités qui ont pu être justifiées et justifiables ou non.

La parité a permis de discuter de la discrimination positive, ou « affirmative action » en anglais. Ces actions donnent des droits supplémentaires à une « minorité » (dans le sens d’un groupe social n’ayant pas les mêmes chances de réussite sociale que le groupe majoritaire) pour parvenir à des situations égalitaires. L’objectif de ces mesures de « discriminations positives » est de modifier les représentations sociales à l’origine de ces inégalités par l’obligation de nouvelles pratiques. Un de leur effet contre-productif est une mauvaise interprétation des avancées du groupe discriminé qui seraient dues aux mesures légales et non aux compétences des individus discriminés positivement.

En politique, la parité impose des listes autant d’hommes que de femmes, mais les femmes sont rarement en tête de liste (voir l’observatoire citoyen de l’activité parlementaire et sénatoriale www.nosdeputes.fr et www.nossenateurs.fr). Dans les entreprises, la prise de poste à responsabilité d’une femme, au détriment d’un homme, peut être justifiée par l’obligation légale, délégitimant les compétences, l’expérience et les qualifications exigées par le poste.

La hiérarchisation sexuée de la société a aussi fait écho à la hiérarchie sociale, la parité étant d’autant plus problématique que les postes et les fonctions étaient élevés. Ainsi nous avons mis en avant la figure de « l’homme irremplaçable » dans un modèle de société hiérarchisé et vertical. En parallèle, la dévalorisation sociale de certains métiers par leur féminisation a été pointée, notamment avec l’exemple de la magistrature (voir sur cairn-info.fr : Marlaine Cacouault. « Féminisation et masculinisation des professions : approches historiques et comparatives. Introduction », Les Cahiers du Mage, 1, 1995).

L’importance du rôle de l’éducation nationale et de l’éducation parentale a été relevée dans la reproduction, ou non, des inégalités entre les genres (définis comme l’ensemble des rôles sociaux attribués à un sexe défini biologiquement). Ces processus de socialisation, en tant que périodes d’acquisitions de codes, de normes et de valeurs sociales, continuent tout au long de la vie et influencent les positions individuelles par rapport à ces inégalités. Il s’agit alors de modifier les représentations sociales par l’éducation, et non plus par le droit, pour modifier les pratiques.

Le modèle social est également porteur de violence symbolique, autrement dit de représentations qui maintiennent, perpétuent et parfois banalisent les inégalités. Le modèle patriarcal, en ce qu’il concentre et attribue les pouvoirs de décision aux hommes, porte et légitime les discriminations faites aux femmes dans l’accès aux postes à responsabilité dans les entreprises, aux fonctions électives, dans la répartition des tâches domestiques… Et il porte aussi des discriminations faites aux hommes dans les fonctions paternelles, comme pour la prise de congé parental ou la garde d’enfants. Ces nouvelles questions sont significatives de changements profonds dans les représentations et les pratiques masculines (voir Castelain-Meunier Christine. Les métamorphoses du masculin, Paris, Presses Universitaires de France « Hors collection », 2005, 200 pages).

Si les situations d’inégalités sont porteuses de violence symbolique, puisque légitimées par les institutions, elles favorisent aussi les violences physiques (voir article joint).

La relation entre inégalités et violence a été également discutée. La violence faite aux femmes (depuis les réflexions déplacées jusqu’aux agressions verbales et physiques) est une conséquence d’une représentation dévalorisée de la femme. La réalité sociale de la violence faite aux femmes (voir l’observatoire des inégalités) peut être mise en relation avec des rapports sociaux fondés sur les relations de domination. La violence physique devient ainsi une pratique de domination sociale, culturelle, économique qui soumet un individu ou un groupe dominé à un individu ou un groupe dominant.

Notre modèle sociétal, défini comme un ensemble de représentations, de pratiques et de lois, est régi par les lois républicaines, mais il est aussi porteur de l’héritage religieux judéo-chrétien.

Les religions ont alors été abordées, en ce qu’elles encadrent les manières de vivre des croyants et des pratiquants. Si en tant que modèle social, nous pouvons discuter de leurs influences, en revanche, les différentes interprétations des textes religieux monothéistes pourraient être discutées de manière plus pertinente et intéressante par des spécialistes en théologie.

Le terme même d’égalité homme-femme a été discuté. L’ordre des mots de cette expression ne traduirait-elle pas la norme à atteindre dans les valeurs et les positions sociales portées par les hommes plutôt que par les femmes ? L’expression égalité femme-homme ne placerait-elle pas la norme dans les positions et les valeurs portées par les femmes ?

Il a été proposé de considérer les différences entre les femmes et les hommes comme complémentaires, sans les inclure dans une relation d’égalité. Les situations d’égalité ont finalement été renvoyées à l’individu dans ses choix de vie et aux autres dans le respect de ces orientations.

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