top of page

SEARCH BY TAGS: 

RECENT POSTS: 

FOLLOW ME:

  • Facebook Clean Grey

Café-socio: Education et égalité

L’éducation peut-elle se résumer à l’école ?

Assurément non. D’autres structures sociales assurent cette mission socialisatrice : la famille, les amis, le voisinage, les lieux de loisirs…

Mais comment définir l’éducation ? Et son rôle ? Doit-elle seulement, ou nécessairement, amener à l’égalité ? Et si c’est son rôle, peut-elle y arriver seule dans une société inégalitaire ?

Si la discussion s’est centrée sur l’école, la famille n’était jamais loin. Comment l’éducation peut-elle être égalitaire alors que l’école et la famille n’ont pas la même « culture » ? Cette question suppose de définir au préalable la « culture », si l’on considère son sens général de « manière d’être, d’agir et de penser propre à un individu ou à un groupe », alors chaque famille a une culture différente, qu’elle soit liée à une origine sociale ou « ethnique ».

Or l’école promeut un modèle unique, celui fondé par la IIIème République, qui n’admet pas la différence culturelle dans l’égalité des droits entre citoyens. Ainsi alors que les enfants notamment peuvent « bricoler » une identité (au sens de Roger Bastide) avec des normes différentes, si les cultures sont inclues dans une relation de domination, où la culture majoritaire déprécie la minoritaire, le bricolage ne peut plus être à l’œuvre.

Le modèle multiculturel permet de penser autrement la prise en considération de la différence et des particularités de chacun. Pour Charles Taylor, la condition nécessaire pour vivre dans une société qui respecte les différences est la reconnaissance de chacun avec ses spécificités.

L’école « normalisatrice » a également été évoquée dans le sens où les modalités d’enseignement entretiennent la reproduction des codes de la société majoritaire et des rapports sociaux (voir les études de Baudelot et Establet et de Bourdieu et Passeron).

Finalement c’est la mission de socialisation qui est apparue la plus liée à l’éducation dans le sens où elle permet, ou doit permettre, à chacun de pouvoir se construire dans le respect de soi et l’autre et en communication avec des personnes différentes. A ce titre les pédagogies participatives et l’accès à la culture non institutionnelle apparaissent comme des outils d’émancipation en ce qu’ils permettent l’émergence des créativités et favorise l’intégration dans un groupe par des phénomènes d’acculturation, c’est-à-dire de frottement des codes, des normes et des pratiques différentes.

Pour avancer sur la question de l’égalité et de l’équité, nous conseillons l’article de Danilo Martuccelli « Les contradictions politiques du multiculturalisme » dans Une société fragmentée ? sous la direction de Michel Wioviorka (éditions La Découverte, 1996)

bottom of page