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Le Salaire à Vie en débat à LUNEL

Mercredi 9 mars au QG Café au 80 AVENUE VICTOR HUGO, Maïlys Kydjian, sociologue à PASSIM, animait le débat du Café Socio désormais mensuel et régulier depuis la rentrée dernière sur un thème qui nous tient tout particulièrement à cœur dans le Collectif de la Sociale.

Chacun de nous vit de manière diverses mais souvent difficile la transformation et l'accélération du travail ou le chômage qu' impose la recherche du profit dans l'entreprise et la concurrence du marché du Travail. Tout ce qui permet d'ouvrir des perspectives alternatives à l'organisation actuelle du travail et de la Production pour travailler et vivre autrement est précieux pour ouvrir un horizon humain et collectif.

voici donc le résumé de cette soirée.

Le salaire à vie ou le revenu d’existence sont deux conceptions d’une rémunération attribuée à tout un chacun. Néanmoins des idéologies politiques et économiques différentes les sous-tendent.

Au départ de la discussion, la notion de revenu semblait plus adaptée pour parvenir à une situation égalitaire car le salaire était attribué à un emploi. Mais la notion de salaire à vie développé par Bernard Friot indique que le salaire doit rémunérer un travail et non un emploi. A partir du moment où un individu agit en tant que citoyen dans la société civile, il acquiert un niveau de formation qui lui permet d’obtenir ce salaire à vie (dès 18 ans et de manière inconditionnelle).

On touche alors à la différence entre travail et emploi. Cette conception du salaire à vie de Friot remet en question les rapports de force inhérents à la relation entre employeurs et employés, notamment dans le privé. En effet, pour Friot, le salaire rémunère un individu pour les compétences qu’il développe, il fait alors le parallèle avec les fonctionnaires qui ont une rémunération tout au long de leur carrière, à partir du passage de leur concours. Ce salaire pourrait évoluer en fonction des postes et des qualifications des individus dans une proportion de 1 à 4.

Néanmoins, la question de l’âge de l’obtention de cette rémunération a été soulevée, pourquoi la majorité civile ? Alors que certains jeunes peuvent être en apprentissage dès 14 ans ? Est-ce pour développer la formation scolaire jusqu’à 18 ans ? (ceci mérite d’être développé en étudiant de plus près la théorie de Friot).

En revanche le revenu de base, ou revenu d’existence, qui serait attribué dès la naissance à tous les individus et pourrait être complété par le salaire d’un emploi. Il remplacerait les aides sociales et pourrait être compris dans une échelle de 1 à 300

(le minimum étant à peine supérieur aux minima sociaux en France, selon des sources de Wikipédia).

Derrière l’idée d’une rémunération à vie se trouvent alors deux modèles de société en termes d’égalité et de justice sociale.

La première tend à réduire les inégalités, en réduisant les écarts salariaux et en repensant le modèle de société puisqu’elle lie le versant économique au versant politique (avec le retour à une économie réelle et une démocratie plus participative).

La seconde tend à garantir un minimum aux individus et peut s’apparenter à un traitement de la pauvreté, tout en maintenant le fonctionnement de la société sur un modèle de démocratie représentative et d’économie libérale (n’imposant pas de revenu maximum et ne remettant pas en question les rapports de force et de production).

C’est la question de la redistribution des richesses et donc de la solidarité nationale qui est posée face à celle du bien-être individuel qui pourrait être atteint dans le modèle du « self made man ».

La question de la situation économique française et mondiale a également été abordée. Dans un contexte où la capacité de production a augmenté tout en diminuant les emplois nécessaires pour parvenir à un niveau suffisant de production, la question de l’emploi dans l’entreprise est posée. De plus, avec la mondialisation, l’économie s’est financiarisée, les écarts de revenus ne sont plus uniquement liés à l’écart entre les salaires (mais aussi à des revenus financiers, d’actionnariat etc…) alors que les répercussions sont visibles sur l’économie réelle avec des licenciements, des revenus très bas, liés à la diminution des montants des salaires et des aides sociales. Le rapport de force entre les employés (à travers notamment l’action syndicale mais pas seulement) et les employeurs n’est pas à l’avantage des premiers comme au moment fort des mouvements d’action collective.

Il est alors peut-être temps de chercher de nouvelles solutions qui répondent à ces enjeux complexes politiques et économiques. Si la rémunération à vie est pour l’instant une utopie, un participant soulevait qu’avant la Révolution française, la démocratie en était également une !

POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA RÉFLEXION:

L’article de Diana Filippova qui fait le point sur les différentes rémunérations à vie dans le magazine Oui Share :

L'article

Un article de Mona Chollet dans l'indispensable Monde Diplomatique:

La vidéo de Bernard Friot qui explique la différence entre revenu de base et salaire à vie (en faveur de ce dernier) :

et ses livres au éditions de la Dispute, Puissance du Salariat, l'enjeux des retraites.Bernard était d'ailleurs venu à Lunel pour nous parler du salaire à vie, au moment de la réforme des retraites de 2012.

Le site du Mouvement Français pour un Revenu de Base :

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