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POUR UN NOUVEL UNIVERSALISME


Guillaume Boccara antropologue, que certains connaissent bien puisqu'il a habité sur LUNEL il n'y a pas si longtemps, nous livre depuis l'Argentine où il dirige le Centre Franco Argentin des Hautes Etudes (Université de Buenos Aires) une réflexion structurée, originale et pleine d'espoir qui ouvre de nouvelles perspectives pour penser et combattre la pensée réactionnaire et la racialisation des débats, autant du côté des classes dirigeantes et leur "Guerre au Terrorisme" nouvel avatar de la Guerre de civilisation ou le Sociologisme d'une certaine gauche, ties mondiste et post coloniale et une vision Ethno-différencialiste.

Pour une bonne partie des Français de confession musulmane, habitants des quartiers populaires le 13 novembre a été l'occasion d'une "renaissance " et de se sentir Français au sens "social" du terme comme en témoigne Magyd du Groupe Zebda en réaction à la violence du fascisme Religieux.

On a vu circuler pas mal de vidéo où ces citoyens ont redressé la tête, pour exprimer émotion et dégoûts aux fusillades du 13 et penser leur appartenance à une France égalitaire issue de la Première Révolution et héritière de la Commune. Ma fille qui a passé le jour de l'an avec Alexandra, ami d'enfance convertie à l'Islam et son Mari un autre Magyd, a pu mesuré le changement qui s'opère dans leur rapport à la société Française, leur pratique religieuse, leur rapports sociaux.

La dynamique de notre société n'est pas condamnée aux idéologies de la mort ou du Marché, il nous permet d'envisager un nouvel universalisme. Vue d'Argentine la situation Française semble moins désepérée!

De la productivité du mal Notes sur les attentats du 13 novembre.

Suite aux attentats terroristes qui ont frappé la ville de Paris le vendredi 13 novembre, je reprendrais, pour commencer, ce qu’a dit le rappeur français Youssoupha : « Arrêtez de perdre du temps ! ». Car depuis les attentats contre Charlie Hebdo et l’hypermarché casher en janvier 2015, c’est ce qui s’est passé. Nous avons perdu du temps à nous demander si les actes commis au nom de l’Islam représentaient ou non l’Islam authentique. Nous avons perdu du temps à nous demander si les assassins visaient uniquement les Juifs – en raison de leur prétendu soutien inconditionnel à la politique menée par Israël en Palestine – ou s’ils étaient dirigés contre la société française dans son ensemble. Nous avons perdu du temps à nous demander si certains Français de confession musulmane et/ou d’origine maghrébine constituaient ou non une sorte de cinquième colonne au coeur même de l’hexagone, une sorte d’armée de réserve pour les terroristes de l’Etat islamique. Nous avons perdu du temps à nous battre au sujet de l’irresponsabilité des caricaturistes de Charlie Hebdo, du droit au blasphème ou encore du nécessaire respect dont chacun doit faire preuve envers les croyances religieuses. Ceci étant posé, une précision s’impose afin que ce premier constat ne soit pas l’objet d’une mauvaise interprétation et qu’il ne conduise pas certain(e)s, une fois encore, à nous faire perdre du temps. Je ne considère pas que nous ayons perdu du temps à débattre, argumenter délibérer ou discuter – ceci constitue le coeur même d’une démocratie saine qui construit la citoyenneté par la confrontation d’idées et d’opinions au sein de l’espace public. Ce que j’affirme, avec Youssoupha Mabiki, c’est que nous avons perdu du temps, d’une part, parce que le débat s’est structuré autour de faux problèmes et, d’autre part, parce que les questions qui ont été posées sont marquées par des présupposés idéologiques dangereux relatifs à la nature de la société française actuelle et à l’« identité » de ses habitants. Nous avons perdu du temps parce que cela fait trop longtemps que le débat politique tend à se racialiser. Cela fait au moins vingt ans que l’on a tendance à interpréter et lire les problèmes sociaux, économiques et politiques à partir d’une grille de lecture culturelle, ethnique ou raciale. La vision du monde ethno-différencialiste, minoritaire dans les années 1970 et

circonscrite aux cercles de ladite « nouvelle droite », s’est diffusée, lentement, pernicieusement, jusqu’à devenir la doxa de notre époque. Une doxa ethno-nationaliste qui conçoit l’identité d’un point de vue culturel et non d’un point de vue politique ou social. Une doxa essentialiste qui cherche à définir de manière arbitraire un nombre précis de traits ou caractéristiques prétendument typiques et transhistoriques de la culture et de l’identité françaises. Une idéologie dominante racialisante qui contribue à produire des sujets racisés et qui prétend redécouvrir la soi-disant différence immuable ou le gap culturel infranchissable qui existe entre un « Nous » – représentant les Français à part entière – et un « Autre » – représentant les Français entièrement à part – assumant en cela pleinement la ligne de partage autrefois dénoncée par le poète et homme politique Aimé Césaire. Une doxa qui contribue autant à produire un ordre social racialisé qu’à le considérer comme naturel et le prendre pour acquis. Une doxa racialisante partagée – bien que reposant sur des registres distincts et entraînant des effets sociopolitiques différents – autant par les protecteurs d’une supposée identité culturelle française de « pure souche » que par les fervents défenseurs du multiculturalisme black, blanc, beur (2). De la même manière, je considère que nous avons perdu beaucoup de temps dans la mesure où, depuis la nébuleuse prétendument progressiste de la gauche radicale, anti-impérialiste et décoloniale, on a eu tendance à penser les dynamiques sociales à partir d’une sociologie critique appauvrie, faussée et simplificatrice des réalités socioéconomiques et politiques nationales et globales. Le sociologisme (3) archaïque d’une certaine gauche, qui s’autoproclame tiers-mondiste et postcoloniale (et, parfois également, anti-blanche, adepte de la lutte des races et antimarxiste), a engendré un Occidentalisme aussi nocif que l’Orientalisme dénoncé par le père des études postcoloniales lui-même, Edward Saïd. En faisant autant de généralisations sur un « Occident » démoniaque, fondamentalement et naturellement raciste, colonialiste et prédateur, et en le dénonçant en bloc comme l’unique responsable de tous les maux qui frappent le monde, on a fini par engendrer une sorte de légende noire essentialiste et simplificatrice des dynamiques sociohistoriques nationales et

globales. Certains esprits pseudo-subversifs sont restés enfermés dans la période qui a précédé la chute du Mur de Berlin et n’ont pas perçu que les choses avaient changé (4), crachant des paroles fallacieuses, saturées de haine et de ressentiment, laissant de côté, dans leurs analyses, le rôle de la Russie, de la Chine, de la Turquie, de l’Iran et de l’Arabie Saoudite et oubliant de réfléchir aux dynamiques sociopolitiques propres aux pays arabes. Et, finalement, recourant uniquement et systématiquement à une interprétation en termes de victimisation, dénonçant l’existence d’un colonialisme interne à un pays, la France, qui continuerait de traiter les enfants d’immigrés comme il avait traité leurs grands-pères et arrières grands-pères durant l’époque coloniale, ou encore comparant le traitement réservé aux Arabes dans la France d’aujourd’hui au sort des Juifs dans les années 1930. De sorte que, pris en étau entre deux discours doxiques sans doute opposés (bien qu’ils s’appuient sur la même clé de voûte essentialiste et fassent tous deux preuves de nationalisme méthodologique), nous avons glissé petit à petit vers le pire scénario idéologique possible, une sorte de perfect storm, à savoir : une vision essentialiste des dynamiques socioculturelles à partir de laquelle, pour certains, l’ennemi terroriste (les « Autres ») serait parmi « Nous » et, pour d’autres, les pseudo-démocraties occidentales, « blanches » et « judéo-chrétiennes » auraient été et seraient pour toujours colonialistes et racistes. L’après le 13/11 : rien de nouveaux sous le soleil racialisateur? Malheureusement, les attentats du 13 novembre sembleraient avoir provoqué des réactions qui continuent de nous faire perdre du temps. Ainsi, alors que certains conformistes de l’anticonformisme s’indignent devant un soi-disant discours qui donnerait aux morts de Paris plus de valeur qu’aux victimes des « pays du Sud » ; d’autres s’enferment dans et se limitent à une « réflexion » ad infinitum quant aux déterminations sociales et politiques qui nous permettraient de comprendre (et de déresponsabiliser ?) les actes commis par les terroristes. Limitant malheureusement leurs analyses au contexte français et ne prenant pas en compte les processus de socialisation et les mécanismes d’identifications qui se donnent sur internet et ainsi qu’à travers les expériences bien réelles de l’antisémitisme et de la rhétorique anti-occidentale de nombres de gouvernements et de mouvements politiques se réclamant de l’islam. Alors que certains essaient de justifier l’injustifiable et partent d’une vision biaisée des déterminismes sociaux, concluant, une fois de plus, que ces jeunes, vivant dans des quartiers marginalisés, sont les victimes sociales et historiques d’une France fondamentalement raciste, coloniale et islamophobe; d’autres, qualifiés d’« ethno-différencialistes », épigones d’une vision herdérienne de la nation et de la Kultur, se délectent face à la prétendue émergence d’une guerre de civilisations qu’ils avaient eux-mêmes annoncée.

Alors que certains cherchent à essentialiser les musulmans et ne considèrent en rien les multiples figures de l’identité musulmane dans la France d’aujourd’hui, affirmant que le fondamentalisme est inhérent à l’Islam vu que les « Arabes » n’ont jamais eu de Siècle des Lumières; d’autres trouvent les causes de ces actes terroristes dans l’irrésolue question palestinienne. Allons-nous continuer à perdre du temps ? N’existe-t-il pas d’échappatoire à cette entreprise de naturalisation des conditions de dominant et de dominé ? Est-il possible que les conditions sociohistoriques de l’exercice de la domination changent et se complexifient sans pour autant que les conditions de dominant et de dominé se reconfigurent ? Comment continuer à penser un seul instant qu’un tel évènement, qui a frappé en plein coeur une France jeune et multiculturelle au sein-même de l’espace public du vivre ensemble, n’ait pas contribué à déplacer certaines lignes de fractures dans la construction des identités sociales et politiques ? Est-il seulement plausible que la déflagration du 13/11 n’ait pas ébranlé les vieilles mémoires coloniales, ni même produit de nouvelles mémoires vivantes de la mort postcoloniale ? A ces multiples interrogations, je voudrais donner, tout en restant prudent, des premiers éléments de réponse en m’appuyant les signes précurseurs d’un réveil socio-politique salvateur. Car face aux pseudo-critiques postcoloniales et aux ethno-différencialistes pseudorépublicains qui nous font perdre du temps, on voit émerger de nouvelles voix véritablement critiques. Des voix qui proviennent des rangs mêmes de ceux qui sont catalogués comme subalternes ou « racialisés » par la doxa différentialiste. C’est ainsi que le chanteur de Zebda, Magyd Cherfi, a déclaré que c’est suite aux attentats du 13 novembre qu’il « [est devenu] solennellement français » (5). Artiste d’un groupe de musique qui n’a jamais hésité à critiquer la discrimination dont sont victimes les enfants d’immigrés d’origine maghrébine en France, Magyd affirme qu’il est plus que jamais nécessaire de défendre la liberté attaquée, l’état de droit et la liberté d’opinion. Il soutient publiquement que, pour lui, la journée du 13 novembre a représenté, d’une certaine manière, une renaissance ou, plus exactement, un baptême. Cette nuit-là, profondément touché par l’attaque, il a senti que quelque chose de fondamental était en danger. Dans un texte émouvant publié dans Libération et intitulé « Carnages », il ne cherche aucune excuse aux terroristes. Il ne fait pas mention, à la différence du sociologue Jean-Francois Bayart dans le même quotidien (6), de la question palestinienne, ni de la politique extérieure de la France, pour expliquer les attentats. Sa réflexion porte sur ce que nous avons perdu et sur la manière dont lui a changé ce jour-là. Son message, certes né de l’émotion mais marqué par la réflexivité, et la signification sociologique de celui-ci ne sont toutefois pas à rejeter d’un revers de main

comme semble le laisser entendre le philosophe Alain Badiou dans une longue conférence pseudo-critique qui contribue, une fois encore, à nous fait perdre du temps (7). C’est le même type de message que transmets l’Association des étudiants musulmans de France. Ces jeunes déclarent dans une vidéo – disponible sur internet – qu’ils « [sont] unis » contre le terrorisme. Ils ne cherchent pas à justifier l’injustifiable, ni à perdre du temps en reconstruisant la généalogie de l’horreur à partir de grilles de lectures victimaires et partiales qui ne prendraient pas en compte la complexité des déterminations croisées. « J’ai mal à ma France » insistent-ils, lançant un appel à la fraternité et à l’union de tous les habitants du pays (8). Une voix chante, doucement, « Ils voulaient affaiblir la France ; ils ont renforcé le coeur des Français ». Ce qui ressort de ces réactions, c’est qu’à aucun moment elles n’ont recours à la victimisation. A aucun moment elles ne cèdent au sociologisme qui consisterait à ne comprendre les attentats qu’en référence au contexte socio-historique franco-français, au passé colonial et au présent des discriminations. Souffrant pour et avec la France, ils se sentent français pour la première fois parce qu’ils sont profondément conscients que, malgré les discriminations et la stigmatisation qui existent, la France et ses habitants ne les ont pas autant fait souffrir que les terroristes ont fait souffrir et saigner la France. Face au discours totalitaire des terroristes qui simplifie et découpe la réalité sociale selon des dichotomies douteuses et dangereuses (musulman versus hérétique ; Orient versus Occident ; Noir versus Blanc ; etc.), de nombreux citoyens et habitants de France ont fait savoir qu’ils ne tomberaient pas dans la piège de la division, de la haine et de la prétendue guerre de civilisations. Il s’agit de se mobiliser contre le terrorisme pour défendre la démocratie, l’humanité, la vie. 1. Au-delà de la condition coloniale : construire de nouvelles mémoires et démocratiser la démocratie Ce qui précède m’amène à parler de la « positivité » - entendue dans le sens foucaldien de productivité - inattendue de cet attentat monstrueux. En effet, l’effet pervers (i.e. non prévu) de cet acte pervers est qu’il ouvre la possibilité d’une reconfiguration du corps politique et social et de la citoyenneté française. Il semble avoir ouvert un espace de réflexion autour de ce qui nous unit, de ce qui fait que nous partageons, au-delà des différences de religions, de mémoires et de cultures, une même humanité, un même destin. En quelques mots, la déflagration du 13 novembre pourrait avoir contribué à réduire en miettes le consensus racialisateur et différentialiste qui structure, depuis une trentaine d’années, la vision - et division - dominante et légitime du monde social. Elle pourrait avoir

projeté la France dans une nouvelle ère. Une nouvelle période historique. Une nouvelle représentation du monde qui s’appuierait sur de nouveaux principes de vision - et division - du monde social. Pour le dire autrement, à partir de la conceptualisation andine du temps et de l’espace, cette journée du 13 novembre 2015 peut se lire comme une sorte de Pachakuti français. Ainsi, pour beaucoup de jeunes, l’ébranlement fut tel qu’ils semblent avoir été projetés à l’extérieur de la condition coloniale. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, ils ont l’opportunité de ne plus être esclaves de l’esclavage, comme l’écrivait Frantz Fanon. De s’échapper du carcan essentialisé et rigide d’un passé colonial qui tend à se perpétuer en Europe. Baptisés par le feu, ces sujets postcoloniaux voient s’ouvrir, devant leurs yeux ébahis, un nouvel horizon politique marqué par la légitimité de leur appartenance à une collectivité politique et sociale non segmentée selon des lignes raciales ou ethniques. Le souffle de la déflagration les a faits passer de l’autre côté de l’Histoire. Depuis le 13 novembre, leurs mémoires sont différentes. Ou, plus précisément, elles pourraient être radicalement différentes. Marquées par un nouveau traumatisme, certes. Mais un traumatisme qui peut leur permettre de s’extraire de la condition coloniale de Noir ou d’Arabe. Ce 13 novembre, beaucoup de jeunes se sont affranchis de la condition imposée, exclusive et dévalorisée de fils et filles d’immigrés pour revêtir, avec orgueil, le nouvel habit de citoyen à part entière. Citoyens d’origines diverses, certes. Mais des origines géographiques, culturelles ou religieuses qui ne les enferment plus dans une condition de dominé mais qui leur permettent d’être les protagonistes de cette nouvelle histoire qui émerge des décombres. Des nouveaux sujets politiques qui découvrent qu’à travers leurs actions et leurs pensées, ils peuvent influencer et soutenir la construction d’un nouveau socius. En faisant l’expérience de l’horreur du 13 novembre et en prenant conscience, d’un point de vue sentimental, des faits mais aussi d’eux-mêmes, il semblerait que beaucoup de jeunes soient sortis de leur condition particulière de victime raciale pour entrer dans la condition universelle de victime politique. Toutefois, pour que cette déflagration devienne un véritable Pachakuti ou, pour le dire autrement, pour que la configuration sociale en France puisse changer radicalement, il est nécessaire de forcer un peu le « destin » en déplaçant la querelle intellectuelle et la mobilisation sociale dans deux directions. Nous devons éviter que la destruction de l’Etat social, le mépris et la croissance des inégalités d’un côté, et la diffusion du venin ethno-différencialiste, la rhétorique du ressentiment racialisant et l’essentialisme identitaire de l’autre, nous empêchent d’entrer dans cette nouvelle ère et nous maintiennent prisonniers du modèle monstrueux du capitalisme productiviste différencialiste. Un modèle qui n’est plus le privilège de l’« Occident » mais également celui de la Chine, de la Russie et des pays arabes qui s’accommodent très bien d’un système qui homogénéise à travers le marché et hétérogénéise à travers la culture (9). Le défi est gigantesque. Mais, citant Etienne Balibar, je dirais que c’est la seule direction viable qui nous est offerte (10). L’unique réponse au terrorisme est : 1) la lutte intellectuelle et éducative contre les idéologues de la mort ; 2) la démocratisation de la démocratie et la construction d’une société plus juste et plus ouverte à la diversité socioculturelle. Il s’agit, ni plus ni moins, de construire un nouvel universalisme, un nouvel humanisme à l’échelle mondiale.

2 .Sur ce point voir les analyses critiques pionnières de l’anthropologue Jean-Loup Amselle dans Logiques Métisses. Anthropologie de l’identité en Afrique et ailleurs (Payot, 2010) et Vers un multiculturalisme français (Ed. Flammarion, 2010). 3. Si je partage en grande partie la défense de la sociologie développée par Bernard Lahire (cf. Pour la sociologie. Et pour en finir avec une prétendue ‘culture de l’excuse’, La Découverte, 2016) contre ceux qui accusent cette discipline de contribuer, à travers sa démarche compréhensive, à déresponsabiliser les agents sociaux qui commettent des actes moralement répréhensibles, je pense toutefois qu’un grand nombre d’analystes,sociologues attitrés ou « de gouttières », font effectivement preuve de sociologisme.

4. Sur ce thème, je me permets de renvoyer à ma contribution « La desaparición: terrorismo, islamofobia y el eclipse del antisemitismo » en Discutir Houellebecq. Cinco ensayos críticos entre Buenos Aires et París (Capital Intelectual, Buenos Aires, 2015, pp. 115-147).

5. « Carnages », 15/11/2015 : http://www.liberation.fr/debats/2015/11/15/carnages_1413562 6. « Le retour de boomerang », 15/11/2015 : http://www.liberation.fr/debats/2015/11/15/le-retour-duboomerang_1413552

7.http://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/alain-badiou-penser-les-meurtres-de-masse. Pour une critique des interprétations de Badiou, je me permets de renvoyer à mon essai antérieurement cité « La desaparición: terrorismo, islamofobia y el eclipse del antisemitismo », op. cit. 8. http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/16/nous-sommes-unis-la-video-de-solidarite-des-etudiants-musulmans_4811017_4809495.html

9 Cf. Guillaume Boccara, « Tous homo oeconomicus, tous différents. Les origines idéologiques de l’ethnocapitalisme », Actuel Marx 56, pp. 40-61. 10 .« ¿Qué clase de guerra es esta ? », Ñ. Revista de Cultura 634, 21/11/2015, p. 14.

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